HISTOIRE & VALEURS
Dès l’époque romaine, la région mosellane est tournée vers la viticulture.
Sa situation géographique s’y prête, la voie fluviale permettant la navigation vers le Rhin. En l’an 276, l’empereur Probus publiant un édit autorisant la culture de la vigne dans le nord de la Gaule, toute la région de Metz tire ainsi sa prospérité de la vigne.
Le rayonnement du vignoble mosellan se poursuit au Moyen-âge. A cette époque, abbayes, instituts religieux et seigneuries se fournissent très régulièrement en vins de Moselle. Sa réputation de qualité est excellente.
Au fil des écrits, on constate qu’à Vaux, le travail de la vigne a toujours existé.
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Les premières fondations du Château de Vaux remonteraient à l’époque gallo-romaine. Pour preuve, un mortier gallo-romain découvert au siècle dernier dans l’enceinte du Château. Plus sûrement, on peut affirmer qu’une partie de la tour du Château- la tour médiévale- remonte au XIIIe siècle ainsi que les caves situées en dessous de cette tour.
Au XVIIe siècle, au début de la Réforme, nombre de riches familles messines installées dans le vignoble passent à la religion protestante. Une bonne partie du vignoble est entre les mains de personnes de religion réformée. Le drame se noue en 1685 lorsque Louis XIV révoque l’édit de Nantes. Attachés à leur religion, les propriétaires se réfugient alors à l’étranger, abandonnant leurs biens… Ceux-ci sont redistribués par tirage au sort. Le parlement de Metz, créé en 1633, est alors pourvu de juristes d’origine bourguignonne. Ces derniers, déjà propriétaires de vignes dans leur région, s’intéressent vivement au vignoble du pays mosellan… Fait significatif de la qualité de ses vins !
A la fin du XVIIIème siècle, Le Château de Vaux appartient au général du Teil, maréchal du camp d’artillerie. L’activité viticole existe, le vin est élaboré dans les caves du château, la production est destinée à faire du vin de champagne ! Datant de cette époque, on conserve encore à l’heure actuelle des armoires de pierre, ancêtres des étagères modernes, incrustées dans les murs, ainsi que des tables de travail, également en pierre.
Autre témoignage du travail de la vigne, les caves superposées sur trois niveaux permettant le travail par gravité. Au rez-de-chaussée, la salle pour réceptionner la vendange et vinifier le vin, au premier sous-sol, la cave d’élevage et de préparation des bouteilles, et encore en dessous, la salle de stockage.
Le milieu du XIXe siècle voit une évolution rapide. Le développement du chemin de fer permet l’acheminement de vins d’autres régions, l’industrialisation soutire main-d’œuvre et capitaux, l’urbanisation agit dans le même sens, la ville de Metz, alors décrite comme « une forteresse dans un écrin de vignes » va voir reculer les limites de son vignoble au profit des constructions nouvelles. Cependant la tradition persiste grâce aux métayers et fermiers qui s’endettent pour racheter leurs vignes.
L’annexion de 1871 marque un nouveau tournant pour le vignoble mosellan. Les marchands allemands s’approprient alors la récolte qui est destinée à la production du « clairet », propre à l’élaboration du mousseux « Sekt ».
Le château est alors vendu à un allemand, Heinrich Greiger, et est agrandi pour loger une champagneraie moderne dotée de caves également superposées. La production est si importante qu’une grande partie des habitants de Vaux travaille au château.
En 1893, à la veille du retour de la Moselle à la France, la région est en passe de devenir une « seconde Champagne », 57 600 hectolitres sont produits. La prospérité du vignoble Mosellan continue, pour preuve la présence à Longeville les Metz des établissements Roederer et Cie et à Moulin Gravelotte des établissements Paille-Laurent, tous deux faisant partie des maisons champenoises de très grand renom.
Au début du XXe siècle, 6 000 hectares sont en production, mais le vignoble se remet mal de la crise phylloxérique. Les vignerons, endettés, restent individualistes et ne prennent pas les décisions techniques (arrachage des pieds malades et replantation de greffés-soudés), ni économiques (création de coopératives) qui auraient pu leur permettre de surmonter la crise.
En 1918, les pertes humaines dues à la Première Guerre mondiale sont fortes, l’armistice sonne alors le glas des débouchés liés au marché allemand. Les Greiger quittent le château, laissant un bon souvenir à la population valoise. Ils vont reconstruire un Schloss Vaux à Eltville, dans la vallée du Rhin qui est aujourd’hui encore un domaine de très grande notoriété. Les armoiries du village de Vaux sont d’ailleurs représentées dans leur caveau de dégustation.
En 1936, la délimitation de l’appellation Champagne incite le déménagement de grosses maisons vigneronnes. Le morcellement des parcelles s’intensifie, les effets de l’industrialisation et les changements d’habitudes de consommation accentuent le déclin du vignoble.
Avant la Seconde Guerre mondiale, le château passe entre les mains de la famille Leuner, grandit encore mais l’activité viticole a cessé. Durant la guerre, le château est réquisitionné.
En 1948, la ville d’Hagondange acquiert le château pour le transformer brièvement en maison de retraite, puis de vacances.
En 1951, en application des dispositions de l’arrêté du 9 août établi par l’Institut National des Appellations d’Origine des Vins et Eaux de Vie, la délimitation de l’appellation d’origine Vin Délimité de Qualité Supérieur Moselle porte sur treize communes.
En 1986, le nombre de communes concernées passe à dix-neuf : Ancy-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Contz-les-Bains, Dornot, Fey, Haute-Contz, Jussy, Laquenexy, Lessy, Lorry-Mardigny, Marange-Silvange, Marieulles-Vezon, Novéant-sur-Moselle, Plappeville, Scy-Chazelles, Sierck-les-Bains, Sainte-Ruffine, Vaux, et Vic-sur-Seille. Malgré l’importance de ce tracé, en 1986, seulement 10 hectares sont en réelle production !
La ville d’Hagondange cède le Château de Vaux à un bibliothécaire de métier qui va relancer la culture de la vigne dans la région en effectuant les premières plantations sur trois hectares. Le château de Vaux renoue avec son passé viticole.
C’est grâce à ces quelques hectares en production que Marie-Geneviève et Norbert Molozay pourront s’installer en 1999 et continuer d’étendre vignoble et notoriété.
À partir de 2009, ils donnent un nouvel esprit à leur exploitation en adhérant au cahier des charges de la culture biologique, et en adoptant les principes de la culture biodynamique sur les 14 ha qu’ils cultivent aujourd’hui.
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