Depuis 2009, les vignobles du Château de Vaux sont conduits selon les principes de la culture biologique et biodynamique.
La motivation première de Marie-Geneviève et Norbert Molozay étant l’arrêt de l’utilisation de produits nocifs pour la santé de ceux qui les appliquent et pour l’environnement, il était hors de question d’opérer ce changement de façon progressive, si bien que c’est l’intégralité du vignoble qui a été conduit ainsi dès le millésime 2009.
La demande de certification ne s’est faite qu’en 2010 et le premier millésime pouvant revendiquer ces labels a été 2013.
C’est un changement radical qui a nécessité de grandes capacités d’adaptation de la part de toute l’équipe, et également de gros investissements en matériel.
Ces quelques années nous ont permis de prendre la mesure du travail supplémentaire que demandait l’agriculture biologique et biodynamique,
d’autant plus que les derniers millésimes, avec leurs printemps pluvieux ont été particulièrement difficiles à gérer. Cependant nous avons pu constater que, malgré des millésimes irréguliers, nous avons gagné en régularité de qualité de production, en puissance aromatique et structurelle de nos vins également. Et surtout nous avons retrouvé une fierté de travailler de façon plus saine pour la nature, pour vous, mais surtout pour nos équipes ! La biodynamie permet d’aller plus loin dans la connaissance et le respect des équilibres entre la vigne et son environnement et en favorisant l’énergie de la plante nous produisons des vins plus vibrants, plus expressifs.
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La viticulture biologique exclut l’utilisation de produits chimiques de synthèse et d’organisme génétiquement modifiés. Seules des matières premières d’origine naturelle sont employées et la lutte naturelle entre les espèces est développée.
Les herbicides étant interdits en viticulture biologique, l’entretien du sol peut reposer sur un travail du sol 100 % mécanique et sur un enherbement entre les rangs et autour de la parcelle. L’entretien du sol sous le rang peut être réalisé à l’aide d’outil inter-ceps. Cette technique est beaucoup plus longue et nécessite plus de main-d’œuvre, néanmoins elle est beaucoup plus respectueuse de l’environnement.
Seuls les engrais et les amendements d’origine organique et quelques-uns d’origine minérale naturelle sont autorisés en agriculture biologique. Il s’agit généralement de composts, de fumiers, de guano…
Concernant les traitements contre le mildiou et l’oïdium, ils sont effectués à partir de produits naturels : du soufre et du cuivre (bouillie bordelaise). A ces deux éléments est ajoutée systématiquement une tisane d’ortie et de prêle qui stimule les défenses naturelles de la vigne et permet ainsi de réduire considérablement les doses de soufre et de cuivre. Les insecticides sont remplacés par la mise en place de mesures favorables au développement des auxiliaires et permettent de maîtriser l’ensemble des ravageurs.
Avec des valeurs nutritives plus importantes, avec une absence de résidus de produits chimiques, et avec un souci de transparence et de contrôle de tous les maillons de la chaîne, par une moindre pollution des sols, de l’eau, et de l’air, les produits issus de l’agriculture biologique mettent toutes les chances de leur côté pour être bénéfiques pour la santé des consommateurs et des viticulteurs.
La diminution du coût des produits phytosanitaires est de 46 à 53 % pour la « viticulture biologique » par rapport à la viticulture durable. A contrario, la « viticulture biologique » engendre un coût de mécanisation pour la protection phytosanitaire, mais surtout pour l’entretien du sol beaucoup plus élevé que les autres modes de production. Le coût global de la « viticulture biologique » s’en trouve augmenté de 14 à 23 % selon les années.
De plus, le mode de culture biologique peut entraîner des pertes de rendement plus importantes qu’en agriculture conventionnelle. Selon les années, ces pertes de récolte peuvent représenter 20 % à 40 % du rendement observé en agriculture conventionnelle.
La réglementation sur la vinification biologique a été adoptée à Bruxelles le 8 février 2012. Jusqu’alors seuls les raisins étaient certifiés biologiques mais les vins biologiques n’existaient pas, on ne pouvait parler que de vins issus de raisins biologiques. Dorénavant on peut parler de vins biologiques à partir du moment où le cahier des charges précisant la liste des produits de vinification autorisés (pour les fermentations, la filtration, la stabilisation…) ainsi que la liste des techniques interdites (concentration, désalcoolisation…) est respecté.
Des contrôles renforcés à tous les niveaux d’élaboration du raisin puis du vin sont aussi l’assurance d’une qualité et d’une authenticité préservées.
La mixité est possible entre l’agriculture conventionnelle et biologique, cela signifie que le domaine peut être conduit en totalité ou en partie en culture biologique.
Les fondements de l’agriculture biodynamique ont été donnés par le scientifique et philosophe autrichien Rudolf STEINER en juin 1924. Dans une ferme biodynamique, on recherche l’harmonie entre le végétal, l’animal et la présence de l’homme en favorisant la diversité des cultures et des paysages. La ferme biodynamique forme une individualité qui doit tendre vers l’autonomie dans tous ce qui concerne les intrants (fourrage, engrais, semences, etc.) et la consommation d’énergie.
L’agriculture biodynamique se donne pour but de :
- Régénérer les paysages,
- Sauvegarder et accroître la fertilité des sols,
- Produire une alimentation saine et capable de fortifier les organismes humains,
- Favoriser les relations entre producteur et consommateur.
Ces objectifs peuvent être obtenus grâce à la mise en œuvre des procédés thérapeutiques et en respectant les lois de la nature et les rythmes cosmiques. C’est l’emploi de préparations reposant sur la prise en considération des rythmes lunaires et planétaires, qui différencient principalement l’agriculture biologique et l’agriculture biodynamique.
Les tisanes
La tisane d’ortie est un régulateur et un stimulant de la croissance végétale. Elle a un effet préventif sur le mildiou sur vigne et sur pommes de terre. Elle permet, en viticulture, une bonne maîtrise des acariens. Celle de pissenlit convient bien au développement, c’est un complément aux tisanes plus complexes ou aux traitements à base de cuivre et de soufre en période printanière pour la vigne et les arbres fruitiers. La tisane de prêle des champs et d’ortie est un bon stimulant des défenses naturelles des plantes.
La bouse de corne (type 500)
Cette préparation est obtenue par la fermentation dans le sol, durant l’hiver, de bouses de vache qui ont été introduites dans des cornes de vaches. Elle s’adresse au sol et aux racines des plantes. La bouse de corne est un puissant édificateur de la structure du sol, un activateur de la vie microbienne, elle favorise la formation de l’humus, l’absorption hydrique et la faculté de fixation du CO2 dans les sols. Elle stimule la germination des graines, la croissance générale du système racinaire et particulièrement son développement vertical vers la profondeur.
À gauche, structure cubique compactée
À droite, structure homogène
La silice de corne (type 501)
Elle est obtenue par l’enterrement, durant l’été, de cristal de roche (quartz le plus dur possible) broyé jusqu’à l’obtention d’un état colloïdal, dans une corne de vache. Elle est complémentaire et agit en polarité avec la bouse de corne (500). Elle ne s’adresse pas au sol mais à la partie aérienne des plantes durant leur période végétative.
Elle peut favoriser la vigueur végétative ou au contraire diminuer la trop grande luxuriance.
Elle apporte une qualité lumineuse aux plantes et atténue les tendances aux maladies. Elle favorise la pousse verticale, raffermit les plantes en leur donnant de la souplesse, accroît la qualité et la résistance de l’épiderme des feuilles et des fruits.
Elle améliore la qualité nutritive et met en valeur le goût et l’arôme des aliments. La conservation est également améliorée.
C’est un élément puissant et essentiel mais à utiliser avec prudence.
La mixité est interdite entre l’agriculture conventionnelle et biodynamique, cela signifie que tout le domaine doit être conduit en biodynamie.
La marque Demeter est une marque de certification de produits issus de l’agriculture biodynamique. Les produits Demeter respectent le cahier des charges du règlement européen sur l’agriculture biologique.
L’organisme en charge de la certification de notre production est Ecocert.
Deux exemples d’application concrète en viticulture
- La taille se pratique en lune descendante, si possible lorsque la lune est aussi décroissante, tout en évitant les nœuds lunaires, l’apogée et le périgée et en choisissant un jour « fruit » en vue de la future vendange ou un jour « racine » si l’on veut fortifier les ceps (jeunes vignes par exemple). Le nombre de jours favorables à la taille est ainsi restreint à 4 ou 5 par mois. Il n’y a plus qu’à espérer que la météo soit clémente ces jours-là !
- Certaines des phases de la vinification (le soutirage, la filtration, la mise en bouteilles) ont lieu de préférence en Lune descendante, en jours fruits et en jours fleurs, afin de favoriser l’expression aromatique du vin.
En savoir plus sur notre savoir-faire :
Élaboration & vinification